Saint-Garou |
Saint-Garou is an experimental dark ambient musical projet from Eastern France.
It can be considered as proto dungeon synth but is rather more avant-garde rural synth music.
Table of content
first Released: November 16, 1988
It has been cleaned and remastered in 2023.
To be announced...
pictures and chiptune:
Entretien du 7 février 1989
c'est moi qui te remercie de me laisser cet espace d'expression, c'est toujours important pour les artistes de trouver une oreille attentive à leurs travaux. Tout d'abord, je ne suis pas un musicien professionnel, même si j'ai fait quelques années de conservatoire et pris des cours de piano jazz. Ces influences ne s'entendent pas forcément dans mes créations, car je suis actuellement plus sensible aux musiques folk et au hard rock.
Je suis né à la fin des années 60, j'ai grandi dans la banlieue paisible d'une petite ville de province et j'ai découvert l'informatique avec un ZX80 durant l'hiver 1980. C'est de là que m'est venue l'idée d'utiliser certains sons électroniques car on pouvait exploiter le "beeper" du sinclair ZX pour générer de la musique. Lorsqu'est apparu l'Atari ST et ses formidables capacités de séquençage via la norme MIDI, j'ai pu y connecter mon Yamaha DX7 puis un Roland D-10 acquis l'an passé.
En dehors de la musique, j'aime bien aller à la pêche et faire du modélisme.
Elle est sortie à l'automne dernier, mais n'a pas été énormément diffusée.
Mon père, Jean-Pierre Dutrain, était alors ingénieur pour Atari en 1983, et il a probablement été l'un des premiers à posséder un ST sur le territoire français pour travailler sur son développement. Nous avions alors déménagé dans le village de Saint Garou, et ce nom mystérieux m'a grandement inspiré en s'incarnant dans ce projet musical.
J'ai utilisé l'Atari pour le séquençage, avec le logiciel Cubase, et j'utilise également sa puce intégrée YM2149 pour certains passages.
L'enregistrement et le mixage ont été réalisés sur un magnétophone 4-pistes, et toutes les séquences à la guitare enregistrées par ma compagne de l'époque, Frédérique.
Je ne sais pas si j'ai tellement envie d'en parler. Il y a quelques années, je me moquais d'un couple d'amis, Stéphane et Stéphanie, mais il faut croire qu'un retour de karma a mis ensemble Frédéric et Frédérique, ce qui est encore plus ridicule !
J'ai simplement enregistré avec un dictaphone certains détails de mon environnement de vie, selon le terme de "phonographie" cher à quelques artistes qui revendiquent ce nouveau mode d'expression. Quant aux passages ralentis, j'ai simplement réenregistré mon magnétophone qui est capable de diffuser à vitesse réduite !
Oui bien entendu, il s'agit de moments qui me définissent, comme des passages au café où je m'arrête parfois le matin, ou encore des sons ruraux, poules ou oies : j'habite à la campagne près de nombreuses fermes. Cela n'aura pas de forcément la même signification pour l'auditeur, mais il pourra également se reconnaître dans certains environnements. Créer de la musique n'est en somme que de poser des jalons pour retrouver le chemin d'un moment particulier.
Oui, Solresol c'est une langue construite par Jean-François Sudre au XIXème siècle, visant à utiliser les 7 notes de musique pour composer des mots de 2 à 4 syllabes, et pouvant servir à de nombreux usages. L'utilisation militaire a été sérieusement envisagées à l'époque, notamment par le clairon. Le mot "téléphone" vient plus ou moins de lui d'ailleurs. Tout ceci est un peu tombé en désuétude, mais quelques artistes du sud de la France (d'où était originaire Sudre) veulent faire revivre ce patrimoine, et c'est également stimulant intellectuellement. Nous nous retrouvons avec quelques amis pour discuter de cela et travaillons sur un fanzine dédié au sujet. La publication est travaillée en PAO à partir de l'Atari ST, bien entendu !
Et pour répondre à ta question, non, je n'ai pas mis quelques jalons en Solresol dans cette démo, d'ailleurs le diatonisme et la gamme majeure de do étant mis à l'honneur dans cette langue, cela n'irait pas avec la démo qui n'est pas axée sur ce type d'harmonie. Mais pour un prochain projet, pourquoi pas oui ! (rires)
Non, plus maintenant, le pauvre prend la poussière dans le grenier. Néanmoins en ce qui concerne l'Atari ST, je l'emploie régulièrement pour la musique, comme j'ai expliqué, ainsi que pour programmer.
Pas vraiment, j'ai toujours été un aficionado du language FORTH. C'est vrai que le GFA Basic a été une révolution par rapport aux vieux basic poussiéreux des ordinateurs 8bit, mais avant celui-ci le FORTH avait des possibilités au final assez proches du GFA, et cela sur tous les ordinateurs où il était disponible (c'est à dire quasiment partout).
Non, je ne pense pas que cela s'y prêterait, les coûts de pressage sont prohibitifs en plus, aussi je préfère la souplesse du support K7. Peut-être d'ici une vingtaine d'année, si l'album n'est pas oublié, cela sera l'occasion d'en éditer une version anniversaire !
L'album a pour unique concept le voyage vu comme une errance. Chaque titre forme la partie d'un tout, qui est une excursion dans un univers qui s'est refermé à la fin de l'histoire. Ce sont des moments tirés de leur contexte et qui deviennent la constituante d'un ensemble hétéroclite qui les transcende, un peu comme dans le livre "Gaspard de la Nuit" d'Aloysius Bertrand, où chaque histoire est un monde à part et pourtant aucune n'est vraiment indispensable pour donner la saveur générale, alors que si on les retire toute il ne restera plus rien. Ces fragments sont la matière même de la vie, le tissu délicat qui constitue cette contrée intérieure !
J'apprécie particulièrement Poe et Baudelaire, comme tout un chacun, mais également Jacques Abeille et Julien Gracq, qui ont une langue précieuse à l'extrême, mais qui ont su tailler celle-ci comme un bijou qui ne ressemble à aucun autre. La matière de leur prose est la même que pour tout les autres auteurs français, mais pourtant ils l'ont tellement raffiné qu'on entre dans un monde des idées qui ne se retrouve nulle part ailleurs, et c'est ce qui fait toute la différence !
Ah non, peut-être l'occasion d'une prochaine lecture lorsque je prendrai le train pour mes prochaines vacances en Vendée.
Une région ? Une musique ? Un univers ? Les plus belles régions sont celles qu'on s'imagine, et qui tirent leur énergie du miroir que constitue la réalité.
Évidemment les régions les plus attractives sont celles qui sont le moins peuplées et dénaturées, ce qui laisse de la place pour les remplir de nos rêves.